Le soulagement
Sujet difficile, car politiquement incorrect.
Et, pourtant, Christophe Fauré l'affirme dans son livre Après le suicide d'un proche, vivre le deuil et se reconstruire : le soulagement est une composante importante du deuil après suicide.
Oui, je l'avoue, aujourd'hui, j'éprouve du soulagement. Parfois...
Non, je ne suis pas soulagée d'avoir perdu mon frère. Louis, ma blessure, ma déchirure. Sa mort ouvre encore plus profondément cette plaie en moi. Savoir qu'il s'est donné la mort pour échapper à une souffrance si intenable qu'elle lui a ôté tout espoir, refusé toute porte de sortie autre que le suicide, me plonge dans une profonde tristesse et une immense colère. Et, si j'avais pu, j'aurais donné ma vie pour lui.
Mais je dois bien l'avouer : aujourd'hui, je suis soulagée. ça a même été mon premier sentiment, sous le choc de l'annonce. Je suis soulagée de ne plus avoir à me lever le matin, à vivre toute la journée, à dormir, avec l'éventualité de son suicide, le poids de sa souffrance, de son mutisme, l'horreur de ses automutilations... Quand je repasse le film de ses derniers mois dans ma tête, je ne vois pas comment ma famille et moi aurions pu vivre au-delà avec ça : ce combat permanent, à armes inégales, contre la mort et la souffrance. Avec le stress qui noue les tripes. L'angoisse obsédante, qui serre la gorge. L'estomac dans les talons. La sensation d'étouffement...
Et, pourtant, Christophe Fauré l'affirme dans son livre Après le suicide d'un proche, vivre le deuil et se reconstruire : le soulagement est une composante importante du deuil après suicide.
Oui, je l'avoue, aujourd'hui, j'éprouve du soulagement. Parfois...
Non, je ne suis pas soulagée d'avoir perdu mon frère. Louis, ma blessure, ma déchirure. Sa mort ouvre encore plus profondément cette plaie en moi. Savoir qu'il s'est donné la mort pour échapper à une souffrance si intenable qu'elle lui a ôté tout espoir, refusé toute porte de sortie autre que le suicide, me plonge dans une profonde tristesse et une immense colère. Et, si j'avais pu, j'aurais donné ma vie pour lui.
Mais je dois bien l'avouer : aujourd'hui, je suis soulagée. ça a même été mon premier sentiment, sous le choc de l'annonce. Je suis soulagée de ne plus avoir à me lever le matin, à vivre toute la journée, à dormir, avec l'éventualité de son suicide, le poids de sa souffrance, de son mutisme, l'horreur de ses automutilations... Quand je repasse le film de ses derniers mois dans ma tête, je ne vois pas comment ma famille et moi aurions pu vivre au-delà avec ça : ce combat permanent, à armes inégales, contre la mort et la souffrance. Avec le stress qui noue les tripes. L'angoisse obsédante, qui serre la gorge. L'estomac dans les talons. La sensation d'étouffement...