Pleine conscience
Je lis dans la presse que les White Stripes se séparent. Une des raisons évoquées : Meg White ne peut plus monter sur scène car elle souffre de troubles de l'angoisse.
Comme elle, je souffre d'anxiété généralisée depuis plusieurs années. Des troubles qui ont augmenté au fil des ans, des épreuves de la vie. Des accidents de la vie. Du deuil. Un phénomène parfois très handicapant, que j'ai nié pendant longtemps, avant de le reconnaître, non sans honte.
Pas facile de s'avouer que les symptômes physiques, s'ils sont bien réels, ne sont pas liés à une maladie extérieure mais à ses propres pensées. Pas facile de s'avouer que l'on ne vit plus à cause de cela.
Aujourd'hui, c'est fini. Depuis un an, j'apprends à gérer les attaques de panique. Ces dernières se sont espacées dans le temps, petit à petit. L'angoisse au quotidien a fortement diminué. La thérapie cognitive et comportementale porte ses fruits. Je n'ai plus la sensation que je vais mourir, qu'une catastrophe peut survenir à tout moment.
Cependant, je ne regrette rien. Cette expérience, quoique fort dérengeante, m'a permis, bien malgré moi, de découvrir mon corps sous un autre angle, d'éprouver la puissance du lien entre chair et pensée, matière et esprit, et d'expérimenter une autre manière d'appréhender la vie, la pleine conscience de soi des pieds jusqu'à la tête, et au-delà. Une chance dans une société de consommation, qui a tendance à nier l'être dans son essentialité.