Indignation face à l'agression de Rayhana
"L'auteure et comédienne Rayhana agressée à Paris", titre Le Monde sur son site web le 14 janvier. Et le journal de poursuivre : "L'auteure et comédienne féministe d'origine algérienne, Rayhana, a été agressée, aspergée d'essence, et insultée, mardi 12 janvier, alors qu'elle se rendait à la Maison des métallos (à Paris dans le 11e arrondissement)".
ça me scotche toujours, ça. Qu'on tente d'abattre une femme en pleine rue, au beau milieu de la journée, à Paris. Pour l'empêcher de parler. Voilà. Tu ouvres ta gueule. Du moins, tu tentes de l'ouvrir. Et on te crâche au visage : "Crève, salope". "Coucher. Pas bouger". Tu dois rester un corps sans âme. Un paquet de viande, que l'on s'enfile. Un objet. "Crève, salope". Ces mots sifflent à mes oreilles, comme une balle perdue.
Rayhana a eu chaud. C'est le cas de le dire. Et le titre de sa pièce n'en prend que plus de sens : "A mon âge, je me cache encore pour fumer". C'est d'une tristesse affligeante. A son âge, en France, à Paris, Rayhana doit être accompagnée d'une escorte policière, pour pouvoir vivre et parler, faire son métier.
ça me scotche toujours, ça. Qu'on tente d'abattre une femme en pleine rue, au beau milieu de la journée, à Paris. Pour l'empêcher de parler. Voilà. Tu ouvres ta gueule. Du moins, tu tentes de l'ouvrir. Et on te crâche au visage : "Crève, salope". "Coucher. Pas bouger". Tu dois rester un corps sans âme. Un paquet de viande, que l'on s'enfile. Un objet. "Crève, salope". Ces mots sifflent à mes oreilles, comme une balle perdue.
Rayhana a eu chaud. C'est le cas de le dire. Et le titre de sa pièce n'en prend que plus de sens : "A mon âge, je me cache encore pour fumer". C'est d'une tristesse affligeante. A son âge, en France, à Paris, Rayhana doit être accompagnée d'une escorte policière, pour pouvoir vivre et parler, faire son métier.