Ces choses futiles, mais essentielles
"Les meilleurs divertissements sont les plus futiles", Jacques Chardonne
C'est dingue comme certaines choses futiles peuvent faire du bien : faire du shopping, se couper les cheveux...
La dernière fois que je l'ai vue, ma sophrologue m'a dit : "Vous souffrez ? Vous avez du chagrin ? Qu'est-ce qu'on fait avec un enfant qui pleure ? On le console, on le dorlote ! Réconfortez l'enfant qui est en vous. Faites-lui plaisir. Donnez-lui ce dont il a envie, même des choses futiles. Surtout des choses futiles".
Alors, lundi, je me suis rendue chez le coiffeur pour changer de tête. Là, dans le salon de coiffure, je me suis faite dorlotée. Pendant plus d'une heure. Cédant au moindre caprice, j'ai dit : "je veux ça" à la coiffeuse, lui désignant la coupe d'une bombasse américaine. Puis je me suis laissée aller dans les parfums de shampooing et de laque, m'enfonçant avec délice dans le fauteuil en simili-cuir, sous les spots aux lumières vives. Un coup de ciseaux : les cheveux bruns tombent sur les carreaux blancs, le passé disparaît... Un coup de brushing et j'ai l'impression d'être dans "Chapeau melon et bottes de cuir" et les soucis s'envolent, légers comme de la mousse de coiffage...
Je suis sortie légère et insouciante. Comme ça ne m'était pas arrivé depuis des lustres. J'avais troqué ma pomme contre une autre. Voilà, c'est ça : j'étais devenue autre. Plus seulement la soeur éplorée, désespérée, qui porte le deuil de son frère, parti trop tôt, et sent au creu de son ventre la morsure brûlante de la culpabilité. Mais une jeune femme au sourire désinvolte, qui s'autorisait à admirer son reflet dans les vitrines et à ne penser qu'à ça, son reflet, son ego...
Pour ce moment de futilité, "Thank you, Satan".
C'est dingue comme certaines choses futiles peuvent faire du bien : faire du shopping, se couper les cheveux...La dernière fois que je l'ai vue, ma sophrologue m'a dit : "Vous souffrez ? Vous avez du chagrin ? Qu'est-ce qu'on fait avec un enfant qui pleure ? On le console, on le dorlote ! Réconfortez l'enfant qui est en vous. Faites-lui plaisir. Donnez-lui ce dont il a envie, même des choses futiles. Surtout des choses futiles".
Alors, lundi, je me suis rendue chez le coiffeur pour changer de tête. Là, dans le salon de coiffure, je me suis faite dorlotée. Pendant plus d'une heure. Cédant au moindre caprice, j'ai dit : "je veux ça" à la coiffeuse, lui désignant la coupe d'une bombasse américaine. Puis je me suis laissée aller dans les parfums de shampooing et de laque, m'enfonçant avec délice dans le fauteuil en simili-cuir, sous les spots aux lumières vives. Un coup de ciseaux : les cheveux bruns tombent sur les carreaux blancs, le passé disparaît... Un coup de brushing et j'ai l'impression d'être dans "Chapeau melon et bottes de cuir" et les soucis s'envolent, légers comme de la mousse de coiffage...
Je suis sortie légère et insouciante. Comme ça ne m'était pas arrivé depuis des lustres. J'avais troqué ma pomme contre une autre. Voilà, c'est ça : j'étais devenue autre. Plus seulement la soeur éplorée, désespérée, qui porte le deuil de son frère, parti trop tôt, et sent au creu de son ventre la morsure brûlante de la culpabilité. Mais une jeune femme au sourire désinvolte, qui s'autorisait à admirer son reflet dans les vitrines et à ne penser qu'à ça, son reflet, son ego...
Pour ce moment de futilité, "Thank you, Satan".